Adèle Foucher, âgée de 18 ans, écrit à son fiancé Victor Hugo, âgé de 20 ans.
Leur mariage sera célébré le 12 octobre 1822 à Paris, dans la chapelle de la Vierge à l’église Saint-Sulpice.
N’EST-CE PAS, MON AMI, QUE NOUS SERONS HEUREUX ?
Adèle, prisonnière des carcans imposés aux jeunes filles en ce XIXe siècle très puritain, a accordé très rarement à son fiancé les baisers que l’ardent jeune homme lui réclamait. La bienséance qui lui imposait une certaine froideur apparente à l’égard du bien-aimé va cesser avec le mariage, se réjouit Adèle. Elle pourra montrer sans se cacher qu’elle aime son mari.
© Danièle Gasiglia-Laster
Vidéo avec un extrait de cette lettre interprétée par une membre de la Société des Amis de Victor Hugo.
Lettre reçue le vendredi 6 septembre 1822
« Cher ami, que tu me fais toujours de la peine ! Tu es bien cruel de me dire toujours la même chose ; mais j’ai été bien heureuse, hier soir, d’être près de toi et d’avoir ma main dans la tienne. Tu sais bien, mon ami, que tu es tout mon bonheur, toute ma joie, et qu’il est mal à toi de ne pas faire le mien.
Cher ami, dans un mois, n’est-ce pas, je serai ta femme aux yeux de tout le monde ; car tout cela m’ennuie bien de ne pas pouvoir montrer comme je t’aime. Oh oui ! car c’est bien dur d’avoir presque l’air de t’être étrangère lorsque je suis liée à toi par l’amour le plus grand.
Oh ! que nous aurons acheté notre bonheur ! N’est-ce pas, mon ami, que nous serons heureux ? »
Sélection de lettres entre Victor Hugo et Adèle Foucher en 1822